La banque de demain ne ressemblera en rien à ce que l’on connaît aujourd’hui. C’est sans doute la nouvelle révolution numérique et robotique.
Le secteur de la banque grand public est en pleine révolution. Les grandes banque traditionnelles, de réseau, ont recruté et ouvert des agences à tout va ces dernières années. Mais les consommateurs changent leurs habitudes et deviennent plus exigeants avec leur banque. Et ces dernières commencent à fermer des agences bancaires, à chercher des relais de croissance.
Des réseaux bancaires très présents
Le maillage des réseaux bancaires est très important aujourd’hui. Les grandes banques sont présentes partout, dans les centres-villes, les zones commerciales, les petites villes de campagnes. On ne compte pas moins de 580 agences bancaires pour 1000000 habitants sur le territoire français. Deuxième place en Europe, juste derrière l’Espagne.
Pour apporter du PNB (produit Net bancaire) à ces agences, les établissements ont recruté des commerciaux à tout va. Ces recrutements étaient aussi nécessaires afin de remplacer les nombreux départs en retraite de ces dernières années. Ces commerciaux avaient pour mission d’équiper le plus possible des portefeuilles clients, plus que d’aller prospecter de nouveaux clients. Ces chargés de clientèles, ou conseillers financiers ont pour mission de multi-équiper les clients afin d’améliorer la rentabilité du portefeuille. Les clients avaient une confiance certaine en leur conseiller. les rendez vous étaient assez simple à prendre et la vente de nouveaux produits rapide.
Des changements d’habitudes
Cependant, depuis quelques années, la tendance s’inverse. Les clients ne viennent plus en agence. La nouvelle génération n’est pas demandeuse de contact, outre des besoins spécifiques comme un prêt immobilier. Ils utilisent les services numériques pour effectuer leurs opérations et souscrire à divers services bancaires, voir des produits d’épargne simples, des crédits consommation.
La conséquence directe est la fermeture d’agence depuis 2009. Le rythme est faible mais régulier. Certains groupes, comme la Société Général ou la BNP ont même franchi le pas de l’annoncer.
Jusqu’où ira ce rythme? Personne n’en sait rien, même pas les dirigeants des banques puisque personne ne connaît le visage de la banque de demain. La seule certitude est que les réseaux bancaires vont devoir se remettre fortement en question, être conscient que leur façon de travailler, aujourd’hui, n’existera plus demain. Et quand je dis demain, ce n’est pas après demain.
Que faire des équipes commerciales, quelles seront leur missions? Comment changer une image détériorée? Ou aller chercher les relais de croissance?
En effet, les habitudes des clients des banques risquent d’évoluer encore plus vite avec l’arrivée de nouveaux acteurs.
La concurrence vient de partout
Les banques sont mises en concurrence par plusieurs acteurs différents.
Les nouvelles banques.
Les banques en ligne, comme Boursorama (détenue par la Société Générale) et Fortuneo (Groupe Arkéa), ont été les premières à jouer la simplification et la dématérialisation en plus de jouer sur des tarifs attractifs. Mais depuis peu, des acteurs proposent des solutions encore plus simples. Il s’agit des néobanques. C’est le cas du Compte Nickel (racheté par la BNP) et du compte CZam, proposé par Carrefour Banque. Ces deux comptes proposent une carte bancaire avec un compte et un RIB, ouvert en toute autonomie en magasin ou bureau de tabac. D’autres banques mobiles vont encore plus loin en proposant des comptes multidevises, ou des offres pour les professionnels avec synchronisation avec un logiciel de comptabilité. Ces comptes s’ouvrent en ligne, avec très peu de justificatifs et très rapidement.
Les opérateurs téléphoniques s’y mettent aussi. Le premier à attaquer est Orange et sa filiale Orange Banque.
Les FinTechs
Mais les banques sont obligées de faire face à de nouveaux acteurs qui s’attaquent aussi, directement, à une clientèle plus aisée, à fort potentiel. C’est le cas de plusieurs Start Up qui travaillent sur l’intelligence artificielle pour proposer des assistants financiers. C’est la montée en puissance des Fintechs, comme FundShop, bankin, Grisbee.
Ces nouveaux acteurs s’intéressent aux clients haut de gamme des banques en leur proposant, par exemple, des solutions de conseils et d’aide à la gestion de leur compte, mais aussi des solutions patrimoniales. Bref un conseiller virtuel sur ordinateur et tablette.
La révolution bancaire est donc en marche. Et elle va vite. Mais plus qu’un danger pour les banques (elles ont les moyens de réagir, voir de racheter les nouveaux acteurs), le danger est pour les conseillers financiers.
Le conseiller financier qui ne prend pas conscience de ces changements prendra le risque de décrocher, voir de perdre son emploi.